Recherche et innovation

Respirer, manger, dormir, communiquer, agir, se déplacer, etc. La mobilité fait partie des besoins fondamentaux de l’être humain. Mais comme toute activité humaine, elle a aussi ses répercussions : sur le territoire, l’environnement, la sécurité et la santé, le lien social, la vie économique, etc. Comment et jusqu’où peut-on dès lors l’optimiser, la réguler, la maîtriser, la normer, la réglementer ?

Chacun peut aisément s’accorder sur la nécessité de normes pour la construction des infrastructures, par exemple en vue d’en assurer un niveau de sécurité approprié. Mais il est plus délicat de normer ou réglementer l’utilisation de ces infrastructures. On touche rapidement à des choix fondamentaux tels que les limites de la liberté et de la responsabilité individuelle, ou à des choix d’ordre politique comme la priorisation ou la dissuasion de telle ou telle pratique de mobilité.

Les normes en matière de stationnement, thématique sur laquelle RR&A est actif depuis plus de 25 ans dans le cadre de la VSS (Association suisse des professionnels de la route et des transports, en charge de la recherche et de la normalisation au niveau national), en sont un parfait exemple. Contrôler le point de départ et le point d’arrivée du déplacement d’un véhicule revient à contrôler le déplacement lui-même. Faut-il des normes univoques, permettant d’éviter ou arbitrer les litiges, faut-il laisser une certaine marge d’appréciation à l’ingénieur, afin de tenir compte de la diversité des situations et des politiques ?

Pour paraphraser un texte bien connu : « la norme est faite pour l’homme, et non l’homme pour la norme »… Dans la quête de cet équilibre subtil, la recherche apparaît essentielle pour comprendre et objectiver les pratiques et les situations. Et les normes se doivent de laisser une place appropriée à l’expertise locale, à la prise en compte des spécificités, à l’orientation des politiques. C’est toute la difficulté mais aussi le grand intérêt de ce domaine d’activité.